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Depuis
1966, O. Mérijon se passionne pour la photo. A ses débuts
les courses automobiles, les 24 heures du Mans et les Grands Prix
ont été l'occasion de prises de vues, portraits
des pilotes et bolides en action. Il s'en suivait ensuite des
tirages en noir et blanc dans son labo personnel.
Il poursuivit alors avec des portraits, les amis posaient, la
famille, les proches.
Les photos en extérieur, par temps gris, notamment dans
le Parc du Château de Versailles généraient
des apparitions, des disparitions, qui le fascinaient.
Peintre, il associe naturellement à sa création
la photo et l'écriture.
Comme tous les artistes, il a fait le choix d'une vie de création.
L'art est multiple.
O Mérijon, avec son regard d'artiste, peint, photographie
et voit le monde comme il le rêve, et avec beaucoup de sensibilité.
Le " noir et blanc " a toujours été primordial
dans ses photos. Ce traitement permet le non dit, le non lieu
parfois, la part de rêve, l'imaginaire, et l'intemporel.
La photo se partage, c'est une écriture, un moyen de traduire
un ressenti, des sentiments.
Lorsqu'il fait une photo, il imagine le lieu, il cerne le sujet
et en tire ce qui est important pour son regard.
Le chemin du photographe se fait dans la décision, la composition,
le cadrage au plus juste, la densité au centre du regard,
jusqu'à obtenir une vibration qui se fond dans les masses,
les ombres et les lumières.
L'oeil découvre la situation étonnante et provoque
l'envie de fixer l'instant.
Il reconnait instantanément la photo qui l'intéresse,
celle qu'il va conserver, travailler.
Son travail se poursuit sur un logiciel. O Mérijon recherche
l'essentiel en forçant les lumières, les ombres
pour rencontrer le dessin.
O. Mérijon confie qu'il n'a pas de sujet de prédilection,
chaque être humain est une richesse unique.
Si on a la chance de le rencontrer, on partage, on apprend.
Le sujet, le lieu sont à la disposition du photographe,
et lorsqu'il choisit de photographier, la photo est intemporelle,
c'est le regard, le cadrage, le choc émotionnel qui fera
une photo singulière, son résultat, il le nomme
" la chance ! ".
Le sujet semble placé naturellement, à la première
émotion, au premier regard, c'est la photo qui s'offre.
Chaque situation est éphémère, il en profite,
jamais il ne réorganise son sujet, il accepte naturellement
que la photo soit perdue.
" J'ai toujours un appareil photo sur moi ".
Chasseur d'image, il déclenche et saisit le sujet qui se
présente avec précision.
" Quand je photographie, je n'ai pas d'apriori, mon regard
se promène, jusqu'à être surpris par le sujet
qui s'offre.
C'est une différence avec la peinture, grâce à
laquelle, je construis précisément mon travail sans
contrainte de durée comme je le veux. Je prends également
beaucoup de temps pour travailler la photo, lui faire rencontrer
l'émotion, le propos qu'elle a déjà dispensé
au premier regard.
Ensuite, je lui donnerai un titre.
Ce titre, me dit-on, qui accroît la curiosité, le
questionnement qui vient naturellement. Le regard du spectateur
se pose, et cherche. La photo se découvre."
"La photo se fait aussi quand elle crée un sentiment
fort, tristesse, joie ou mélancolie. Le décalage
entre le rêve et la réalité, m'intéresse,
le passage du miroir.
On ne peut pas tout se permettre en photo, on peut se mettre en
péril, mais pas l'autre.
Une photo est toujours un peu volée, mais on ne peut pas
tout montrer.
L'artiste choisit, il est libre dans son choix."
"Je tiens à ce que chacune de mes photos soit une
question, pas une réponse.
Trop de personnes ont des réponses sur tout et surtout
des réponses."
Une photo ne se raconte pas, elle doit émouvoir, étonner,
interpeler, poser question
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